MON ENNEMI PREFERE

LA BONNE NOUVELLE

Six mois se sont écoulés depuis mon dernier article. Je n’avait pourtant pas oublié mon confident, ce journal si cher à mes maux, mais j’avais oublié simplement d’arrêter mes délires alcoolisés et de me faire des illusions sur une hypothétique façon d’y arriver jusqu’à il y a un mois. Voilà pourquoi j’ai déserté mon journal.

Pourtant si je reviens ici c’est que j’ai une bonne nouvelle à vous annoncer. Mais avant je voudrais que vous compreniez quelle méthode j’adoptais auparavant pour essayer d’arrêter ma consommation d 'alcool en suredose.

Chaque fois que j’étais enfin décidée à stopper mes délires alcoolisés, je continuais de baver devant mes elixirs préférés. Disons que le premier jour ça allait encore, je supportais. Le second jour,j’entendais une petite voix dans mon cerveau qui hurlait le manque et me suppliait de réconforter ses cellulles d’un peu de vapeur d’alcool. Quand au troisième jour, je m’ennuyais littéralement et la déprime s’en suivait à l’idée de pensée à la vie triste que j’allais à présent méner. Je tenais donc le coup uniquement grâce à la volonté. J’étais très contrariée lorsque je voyais mes amis, ma famille lors d’un repas ou d’une soirée, siroter leur elixir de façon raisonnable. L’apothéose était de voir défiler sous mon nez une bouteille de pétillant à la fin du repas, ma douceur préférée. Egalement, je devenais menteuse(chose dont j’ai horreur) car je n’ai jamais avoué à mon entourage mon problème. Lors de mes interruptions, si peu il y en a eu, Je prétextais un régime ou des petits problèmes passagers de digestion lorsque quelqu’un se proposait de verser le breuvage dans mon verre.

Buvant pratiquement que le soir, peu de gens se sont rendus compte d’ailleurs que j’étais une buveuse un peu plus qu’ordinaire. Si je buvais bien lors des fêtes, personne ne s’en rendait compte non plus puisqu’eux mêmes levaient bien leur coude à ces occasions, et qu’un peu de rigolade venait entourés nos verres à tous. Donc personne ne m’a jamais considérée comme alcoolique, du moins je le pense, sinon mon amie Sandrine qui a découvert mon secret il y a bien longtemps. Il n’y a que moi qui me suis nommée de la sorte. D’ailleurs je pense que j’errais dans ce qu’on appelle aujourd’hui, l’alcoolisme mondain.

Mais je reviens à la volonté. Je n’ai jamais considéré compter sur autre chose que la volonté pour me sortir de ma galère. Comment imaginer autre chose d’ailleurs ? Car pour moi il était évident que toute restreinte devait passer par la case volonté. Tout comme un fumeur d’ailleurs. Lorsqu’il arrête du jour au lendemain tout le monde dit : Quelle volonté ! Bon c’est bien beau, mais moi j’ai de la volonté pour les choses qui m’intéressent, je peux même être tenace et allez jusqu’au bout de mes désirs en m’en donnant les moyens puisque ça me plaît ce que je suis en train d’entreprendre, même si c’est difficile. Je déplois une énergie fantastique pour venir à mes fins. Mais avoir de la volonté pour faire quelque chose qui va me priver profondément et ne rien m’apporter en contre partie, pas même la santé puisque je l’ai déjà ! (c’est ce que je croyais) non c’est vraiment déprimant. Donc à chaque tentative de sevrage je signais le mot "frustration". Et tout le monde le sait bien on ne peut pas vivre frustrer toute sa vie.


Pour mieux me faire comprendre je vais prendre un exemple. Faire un régime alimentaire est périlleux également, on peut resentir de la frustration, c’est pourquoi la fameuse méthode américaine si connue marche très bien, car on peut manger de tout en pesant ses aliments, et donc continuer quand même à manger un peu de tout et surtout il y a la récompense au bout, c’est à dire la perte de poids. Donc dans ce cas la frustration est raisonnée. Mais lorsqu’il s’agit d 'alcoolisme, il n’y a pas de demi mesure, c’est la sobriété absolue à vie, si on ne veut pas voir cette dernière partir très vite en peau de chagrin. Pas question d’un petit verre par çi par là de temps en temps. Et oui on le sait bien, le premier verre appelle le deuxième et ainsi de suite. Alors plus une goutte d’alcool dans mon gosier, quelle frustration ! Et pour porter la frustration, qu’un seul moyen : la volonté. Vous l’avez compris c’est l’histoire du chien qui se mord la queue.
A défaut d’avoir imaginer une autre solution l’issue devenait fatale au bout de quelques jours, voir au mieux quelques semaines. Je remettais le nez dans mon verre allègrement.

La suite bientôt.......