MON ENNEMI PREFERE

TOXIC

Ou en étais-je?
Ah oui je vous parlais de la seule solution existante pour que les alcooliques stoppent leur dérive alcoolique : la volonté!
C’est le seul moyen qu’on trouvé les AA (les alcooliques anonymes) et tous les spécialistes sur la question à proposer aux alcooliques pour arrêter leur consommation d’alcool.
ET BIEN CA NE MARCHE PAS !

Je vois déjà les AA faire des bonds en me lisant. Bien sûr que plein de gens stoppent l’alcool définitivement et heureusement et cela grâce aux AA. Ce que je veux dire c’est que stopper sa dérive d’alcool en utilisant uniquement la case du cerveau qui s’appelle "la volonté" comporte des risques de rechuttes énormes parce que arrêter de se vouer du jour au lendemain à son" Dieu Préféré Alcool" relève du plus grand défi. Cela explique pourquoi certains alcooliques replongent, au bout de quelques semaines, quelques mois, voire même au bout de dizaines d’années. Uniquement parce que volonté égale frustration.
Peut-on vivre tout son existence frustré ? Et bien sans doute que oui pour certains. Moi je ne suis pas faite pour la frustration et surtout pas sur le long terme. C’est pour cela que ça ne marchait pas mon truc de vouloir stopper ma conso d’alcool. Vous remarquez que je n’utilise jamais la phrase : "arrêter de boire" car heureusement nous continuons tous de boire. Seulement sans alcool dans notre verre.
Donc revenons à nos moutons. Il fallait que je comprenne pourquoi la case "volonté" ne fonctionnait pas sur moi. Et bien je vous l’ai expliqué au début de ce blog, je détiens le gène de la faiblesse et une autre chose : le goût pour les bonnes choses, (du moins c’est ce que je croyais). Je l’ai déjà dit, j’ai adoré boire du vin rosé, du champagne, et de la bière. Ce fût un immense plaisir de déglutir mes elixirs comme je les appelle.
En fait depuis ma plus tendre enfance on m’a fait croire que les vins étaient des trésors, voir des bienfaits, des "revigorisants"(un mot à moi) à consommer évidemment avec modération. J’ai même envier les oenologues et les sommoliers, qui relatent avec autant de fantaisie la couleur, l’odeur, encore plus abérrant "la robe" d’un vin.
Et au fait pourquoi avec modération si ils étaient si bon que ça on devrait pourvoir avaler la quantité qu’on veut sans modération. Et c’est là que j’ai trouver la solution. Si il y a modération c’est qu’on m’a caché quelque chose. Et moi je suis bête je n’y avais pas pensé plutôt. 90% de la population boit de l’alcool. Pourquoi se méfier de quoi que ce soit. C’est normal de boire de l’alcool toujours avec modération quand même, mais rien d’anormal. Parfois même l’horreur et l’erreur ultime en médication : un ptit rhume, un ptit rhum ! une ptite fatigue, une ptite quintonine au vin rouge, une ptite déprime, une ptite cerise à l’eau de vie, un ptit mal de dent, un ptit gargarisme à la niaule et j’en passe.
Mais j’en reviens à la modération, et j’en déduis que si il y a modération il y a danger et danger de quoi ? DANGER D’EMPOISEMENT tout bêtement. Et là mon cerveau à fait un devant-derrière. Jamais je n’avais imaginé être en danger d’empoisement. Je venais de réaliser que chaque verre d’alcool porté à ma bouche était du poison. En fait je n’avais rien compris du tout. J’essayais d’arrêter ma dérive alcoolique en enviant les autres de pouvoir continuer la leur, sans problème. Donc j’étais frustrée évidemment et ça ne pouvait pas marcher bien longtemps. J’ai donc pensé que j’avais réellement un problème de constitution. C’est à dire que j’étais née avec cette tare terrible, qu’a ma conception, comme un tatouage, s’était inscrit le gène de l’alcoolisme. Aujourd’hui je sais que c’est faux archi-faux. Car maintenant je sais que toute personne qui boit de l’alcool modérement est néammoins un alcoolique ordinaire et que son stade alcoolique en est qu’au début de la maladie. Sans doute n’évoluera t-elle jamais, je lui souhaite mais il faudra qu’elle sache que chaque verre bu est un poison masqué. Vous viendrait-il de boire chaque matin au levé un ptit verre d’arsenic ? L’arsenic ne tue qu’a grosse dose, mais un ptit peu chaque jour à dose infinitissimale, juste des nausées, un peu comme l’alcool à plus forte dose. Toujours est-il que ce sont deux poisons identiques.Enfin j’ai compris que j’étais en danger de toxicomanie, et pour ne pas me voiler la face, que j’étais une toxico à l’alcool. C’est drôle j’ai toujours vu la toxicomanie au travers le tabac et ses dérivés, mais jamais au travers l’alcool. Alors qu’il n’y a qu’un pas. Donc à partir du fait ou j’ai considérée avoir été leurée avec l’alcool. Avoir découvert la face caché de mon sublime elixir, tout devenait plus clair dans mon cerveau. Je prends un exemple : Vous aimez votre conjoint, seulement ça ne va plus très bien entre vous, les choses deviennent plus compliquées, vous vous dites que c’est passager, que ça ira mieux, et qu’il n’est pas question de remettre tout en question, car c’est quand même quelqu’un de bien se conjoint. Il n’en reste pas moins que votre couple est malade. Donc ça dure des années clopin-clopant, sans vouloir tout à fait changer les choses. Et puis un jour vous apprenez que ce conjoint vous a trompé avec quelqu’un, ou sur un évènement, peu importe. A ce moment là, tout va s’éclairer dans votre cerveau, tout devient limpide comme de l’eau de roche. Vous allez détester ce conjoint avec lequel vous saviez avoir un problème, mais que vous pensiez encore aimer, aussi par faiblesse de ne pas vouloir changer les choses, et que malgré tout, vous vouliez voir encore ce qui brillait chez lui. Cet être va devenir detestable en coup de cuillère à pot, et vous vous traiterez de stupide de n’avoir pas réagi plus tôt. Voilà, je trouve cet exemple identique à la promotion que l’on veut bien faire de l’alcool. Ce pauvre vieux à bien des défauts, mais il est tellement bon, qu’on s’en ressert un peu. Jusqu’au jour ou comme moi j’ai réalisé que je ne buvais pas de l’elixir, mais du poison.
Hélas, si plutôt on m’avait parlé d’empoisement au lieu de volonté, il y a longtemps que j’aurais résolu mon problème. Comme quoi les mots utilisés sont très importants dans une thérapie. Car il y a des mots qui retiennent plus ou moins notre attention, selon notre vécu, notre éducation des mots électrochocs qui peuvent changer notre vie. Ca peut paraître idiot, mais ce mot EMPOISEMENT à eu une résonnance que seules les méandres de notre cerveau connaissent. Si dans mon enfance on m’avait expliqué qu’avant de devenir du vin et donc de l’alcool, celui ci passait par un état de PUTREFACTION, ce mot aurait peut-être fait tilt dans mon cerveau. Au lieu de ça on ne m’a montré de belles grappes de raisin gorgées de liqueur sublime. On m’a même fait goûter ce premier jus fermenté qu’on appelle "le vin nouveau". Aucun danger disaient-ils. C’est du tout naturel. Alors vous comprendrez bien qu’avant que je m’empoisonne, on m’a d’abord empoisonnée et emprisonnée.