MON ENNEMI PREFERE

ETRE ALCOOLIQUE SANS QUE CA SE SACHE !

Lorsqu’on évoque le mot "alcoolique" il nous vient tout de suite l’image d’une personne popoche, ivre du matin au soir, au teint rougeot, à l’oeil glauque, et à l’allure délabrée. Cet état d’alcoolisme est facile a repérer. Moi je voudrais vous parler de la personne dont on ne décèle pas l’alcoolisme parce qu’elle-même ne se dit pas alcoolique. Cette forme dissimulée habilement, dont j’ai moi même tiré les ficelles et dont je connais par coeur le procédé est toute aussi dévastatrice que la première. Elle est tout simplement plus correcte et surtout plus sociale puisqu’elle ne dérange que l’a personne immodérée. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui, l’alcoolisme mondain.

J’aime donc très tôt le goût de l’alcool comme je l’ai raconté.
A la maison lorsque j’ai 7-8 ans, pendant que mes parents raccompagnent les invités à la porte d’entrée, je finis tous les fonds de verre sans que personne ne s’en aperçoive. Je grandi ainsi entre un grand-père et une grand-mère alcoolique et des parents sérieux mais qui aiment le dimanche après-midi emmener leur petite famille acheter de merveilleux millésimes des coteaux du Layon, chez les viticulteurs de la région. Nous passons beaucoup de temps à déguster ces elixirs sublimes, et il n’y a rien de malsain à l’époque qu’on me fasse goûter ces vins liquoreux qu’on appelle "vin de femme". Je connais toutes les saveurs de chacune de ces essences ennivrantes, du Bonnezeaux, au layon vieille vigne sans oublier les meilleurs que sont le chaume et le quart de chaume. Je suis née entre deux côteaux, le muscadet d’un côté, et l’anjou de l’autre ce qui explique nos ballades du dimanche après midi, sur les bords de loire. Voilà j’aurai préféré détester tous ces vins . Heureusement pour moi ma vie sociale et professionnelle n’en n’ont jamais souffert. Sans doute parce que j’ai rarement bu pour noyer mon chagrin mais plutôt par amour pour le goût du vin et pour faire la fête. C’est ainsi que je ne suis jamais cachée pour boire, mes amis me prenant tout simplement pour une bonne vivante.