MON ENNEMI PREFERE

LE MEILLEUR DU MEILLEUR : LA QUINTESSENCE

Pourquoi ai-je choisis d’intituler mon journal "Quintessence"?
La quintessence, est ce qu’il y a de plus de plus fin, d’essentiel, de plus subtil, de meilleur dans une chose.
Je ne suis pas devenue alcoolique par déprime, par dégoût de la vie car j’ai déjà raconté que ma rencontre avec l’alcool date de ma plus tendre enfance. Non bien au contraire, j’aime la vie et ses divins plaisirs, je suis épicurienne avant tout et je désire me priver de rien.
Quel paradoxe me direz-vous !
L’alcool abusif n’a jamais rendu personne heureux !
Un seul verre d’alcool le contraire.
"ABUSIF" voilà le mot clé du problème. Car ou tout ce gâte c’est après le premier verre. Ce n’est pas l’alcool en soit que j’aime boire bêtement, c’est tout d’abord la première gorgée qui coule dans mon gosier. Quel bonheur que sont les arômes fruités d’un bon vin rosé à leur du déjeuner, sous le préau quand le soleil d’été tape fort Ce bon rosé très frais, un vrai plaisir du palais, un bon moment de détente après le travail de la matinée.
En fait la première gorgée, c’est la seule qui compte, lorsque la soif est là aussi et qu’on a pas su boire un verre d’eau avant. Cet immense plaisir de porter à ses lèvres son verre, et pas n’importe quel verre ! attention, le verre a une extrème importance ! on ne sert pas un rosé dans un vulgaire verre à moutarde, quel gachis. Quelle offense faite au vin lui-même. Quel anathème !
Donc mon verre à pied exigé devant moi, là je commence mon rite. J’amorce la levée du calice et porte l’elixir à mes lèvres, mon palais transpire déjà, Un flot gigantesque l’inonde et l’effet est immédiat, mon corps se détend, la sève coule à nouveau dans mes veines et j’aime ça car toute la quintessence est là !
La meilleure, la plus noble c’est toujours la première gorgée. Celle que personne ne remarque car elle est toujours conviviale. Tout va bien tout le long de ce premier calice. Puis l’on s’aperçoit qu’il est vide ! disparu comme une peau de chagrin le contenant à perdu son contenu et là commence le cauchemar. Inimaginable d’en rester là ! impensable de ne pas se reservir un fond de verre. Alors autour de la table on ressert d’abord ses hôtes, politesse obliqe. On est soulagé lorqu’ils disent oui ! ouf ! on va pouvoir s’en reservir un petit; mais là ou ça devient plus gênant c’est lorsque qu’on vous dit "non merci". Et bien qu’à cela ne tienne, chacun fait ce qu’il veut et bêtement on se ressert un fond de verre en rageant intérieurement de ne pas pouvoir s’en servir plus car déjà tous les regards sont fixés sur la quantité resservie. Alors on attend un peu, ça fait moins désordre, on attend qu’une conversation reprenne pour à nouveau porter dignement son verre à sa bouche. A ce moment précis, rien n’est pareil, tout semble gâché, le plaisir a presque disparu, mais l’aimant attire toujours votre main pour finir gorgée après gorgée cet elixir devenu fou.
Enfin, tout le monde est parti, seuls sur la table gisent, les verres vides poisseux de cacahuétes et le fond de rosé défraîchit. Cette bouteille elle, ne finira pas au réfrégérateur puisqu’il en reste si peu, et que ça ne sert à rien d’encombrer celui-ci, on prendra même un verre propre, dernier instinct de digniter devant la soifarde ridicule qui s’enfile cette fin de bouteille vulgairement, les lèvres humides et l’haleine enivrée, avec de moins en moins de plaisir, là ou la quintessence s’est envolée…