MON ENNEMI PREFERE

SOBRIETE

Ma sobriété n’a pas tenue plus longtemps qu’une promesse
d’ivrogne. Je me fais de plus en plus peur, je me dégoûte.
Un choc émotionnel m’a fait resombrer lourdement dans la picole. Et pourtant je ne trouve même plus de plaisir à boire, les lendemains de cuites sont de plus en plus terribles. Le goût dégeulasse de l’alcool encore en bouche au petit matin est horrible
mais je continue pourtant comme une gamine la main dans le sac
de bonbons. Chaque jour se levant je me dis que c’est le bon !
mais quand l’heure de l’apéro sonne je suis là, ravie de remplir
mon verre de cet élixir qui va me soulager quelques minutes de ma
journée bien remplie d’un travail que je n’aime pas !
La seule note positive dirais-je est que j’arrive à ne plus boire le midi. J’arrive à tenir jusqu’au soir sans alcool sans problème. Mais l’heure de la pose avant le dîner est la plus terrible, là je craque mais il n’y a de bon que le premier verre, après c’est du n’importe quoi, c’est la rupture avec la sociabilité. Je ne maîtrise plus rien
je m’enflamme et les disputes d’ivrognes commencent. J’ai toujours l’impression que c’est la faute des autres. Pauvre fille !
Je pense toujours être en mesure de ne boire qu’un verre. Enorme
leurre car le premier verre appelle toujours le suivant et ainsi de
suite. J’ai enfin compris que c’est définitif ! c’est zéro alcool ! lorsqu’on est alcoolique on ne pourra jamais ce contenter d’un seul verre, c’est fini, car notre cerveau a tout enregistrer donc on
est bien alcoolique à vie.
Aujourd’hui je ne sais pas comment je vais m’en sortir, je sens mon
foie qui n’en peut plus, ma tête est une cocotte minute, mon coeur
n’a parfois plus d’émotions, mon corps souffre de ce ventre ridiculement élargie par cette stéatose. J’ai honte.......