L'ALCOOLISME : UNE PART CERTAINE D'HERIDITE !!!
Les médecins nous disent qu’il n’y a aucun rapport héréditaire à s’adonner au plaisir de boire, moi je pense pourtant que je suis porteuse du marqueur alcoolique incrusté dans le gène de la faiblesse et bien installé dans le chromosome épicurien de mon organisme, dont je souffre depuis ma plus tendre enfance, gène sans doute hérité de mes grands-parents paternels que j’adorais, hélas maintenant décédés.
Mes parents travaillent très dur dans les années 60, on me confie donc très souvent à mes grands-parents paternels . Mèmère,(surnom de ma grand-mère) est mise en invalidité après avoir été licenciée d’une usine de textile. Je ne sais pas quel âge elle a mais sans doute autour de 50 ans. Momo, lui est employé comptable et subit plusieurs licenciements aussi, mais ne reste jamais au chômage car sa maison lui brûle les pieds. Même le dimanche après la guerre, il travaille en extra dans les restaurants les plus huppés de notre ville. Son passe temps favoris est de faire la tournée des bars et de surcroît, avec moi sa petite fille.
Je connais tous les cafés de la ville, celui "de l’étoile"(ou il y avait un petit singe qui m’amuse beaucoup), "de la grande poste"(qu’on fréquente le jour du carnaval), le café "de Madame Morsa"cette si jolie dame qui entoure sa natte de cheveux blancs autour de sa tête, celui "de la terre jaune"(dont le patron boit toujours du "pernot"), puis "l’annexe"(face aux halles), le café "des bains douches", et puis "chez Camille"(mon grand-père s’y installe quand il attend mon père à la sortie de son travail).
A cette époque là, on peut fumer dans les bars, il y règne chez certains une odeur d’anisette mélangée d’épices car le devant de la boutique fait souvent office d’alimentation, nous sommes dans les années 60. On travaille beaucoup en couple autrefois dans les cafés, je me souviens ainsi chez l’un d’entre eux il faut traverser la cuisine pour entrer dans le bar.
Mon grand-père adore ces endroits glauques et enfumés où chacun déverse dans sa beuverie les méandres d’une vie monotone. Lui est plutôt joyeux drille à l’allure "bonhomme" il paye son verre à tout le monde et a ainsi beaucoup de copains. Il dit toujours avoir rencontré untel ou untel "accidentellement". Ses boissons préférées sont le muscadet qu’il prend plutôt le soir ou un coup de gros plant. Le samedi ou le dimanche est réservé au " pernod" ensuite beaucoup plus tard c’est le "berger blanc" qu’il déguste". Moi je bois du "cacolac" ou du "pam pam".
C’est ainsi que je traîne dès mon plus jeune âge dans les bars avec Momo, après avoir fait le marché, dans un des ses cafés selon l’humeur du jour parfois selon le copain qu’il rencontre. Je reconnais très tôt les marques d’apéritifs sur les étiquettes colorées avec parfois, chose impensable aujourd’hui, des images d’enfants faisant la promotion de tel ou tel alcool, pour être encore plus attrayantes.